Africa

Aesopus X





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Carole Prudence Tiencheu
(Poetisa de Camerún)

Rouge sang

Combien de fois
J’ai vu du sang
Des intestins à l’air libre
La froideur du canon persécuter les tympans
La pointe du poignard retourner les yeux d’innocents

Des fois
J’ai supplié qu’ils me laissent en paix
Qu’ils ne persécutent pas mes enfants
Mais mes innocents ont toujours pâti à leurs foudres

Des fois
Je me suis cru chez moi en sécurité
J’ai du le fuir parce qu’on me voulait a mort

Combien de fois
J’ai au passage soulevé des mouches de regards dédaigneux
Des torrents de plaintes injustes

Combien de fois
Il m’a fallu supporter
Des bouches et nez retroussés par ma puanteur uniquement
perceptible par eux

Des fois
J’ai pleuré mes frères chassés comme des parasites
En fuite pour survivre
Abandonnés par des seigneurs qui se croient immortels
Immolés et dégusté à petite bouchées par des cannibales

Qu’est ce qu’il est cruel le monde !
Que dis-je les hommes
Qu’est ce qu’elle est belle la terre
Enlaidit par le sang et les cris d’innocents qu’elle broie
impuissamment.
(http://www.poetasdelmundo.com/verInfo_africa.asp?ID=3935)

Roja Sangre

Cuantas veces
vi sangre
Intestinos al aire libre
La frialdad del cañón acosar los tímpanos
La punta del puñal trastornar los ojos de inocentes

A veces
He suplicado que me dejen en paz
Que no persigan mis hijos
Pero mis inocentes siempre han sufrido sus iras

A veces
Me he creído segura en casa
He debido huir porque se me quería muerta

Cuantas veces
he sido objeto, a mi paso, de miradas desdeñosas
De ríos de denuncias injustas

Cuantas veces
He tenido que soportar
Bocas y narices respingadas por mi hedor
perceptible únicamente para ellos

A veces
He llorado por mis hermanos cazados como parásitos
Cuando huían para sobrevivir
Abandonados por señores que se creen inmortales
Inmolados y saboreados bocado a bocado por caníbales

¡Qué cruel es el mundo!
Qué digo los hombres
Qué bella la tierra
Afeada por la sangre y los gritos de los inocentes que ella tritura
a su pesar.

(Trad. Aesopus X)

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